London baby.
Manger des shamallows pour me rassurer. Avoir le regard perdu dans le vide. Passer ma main sur ma nuque. M’attarder sur la première vertèbre et taper dessus le rythme du morceau du bout des doigts. J’aimerai un thé ou un café. Le mieux ca serait un mocha blanc de chez Starbuck’s mais pourquoi pas 100 balles et un mars aussi. Je m’étire et mon coude heurte le guide de Londres où j’ai glissé un ou deux post it avec des adresses et quelques pensées.
Londres. Putain Londres.
Je n’arrive même pas à en parler. C’était bien. J’ai adoré. J’y serai restée une vie entière si je m’étais écoutée. Mais on sait bien que ces jolies phrases ne servent pas à grand-chose. Dans l’eurostar du retour je pensais à ce français qui nous servait le petit déjeuner à l’hôtel ; le genre de garçon qui doit partir sur un coup de tête, sac sur l’épaule et destination (presque) inconnue. Soyons honnêtes, on a toujours une idée de ce que l’on veut. Et moi ce n’est pas ça. Je suis une grande flippée, avec des méchants et vilains doutes et la peur au ventre au quotidien. Rien de grave, un coup de pied au cul et j’avance. Il y a des jours plus faciles que d’autres et comme le veut l’expression consacrée « c’est un peu pour tout le monde pareil ». Mais d’y penser, de répertorier l’éventail des possibles, ça fait buller un peu et ça t’emmène ailleurs un instant.
Ce qui m’a plu à Londres c’est la vérité des gens. C’est le côté assumé de leur personnalité. C’est du moins comme ça que je l’ai ressenti. Alors quand à peine rentrée on te rappelle que tu n’es pas un monstre de confiance en toi et que tu as l’air paumée, ça reste coincé entre la gorge et l’estomac. Parce que tu sais bien que c’est vrai. Mais tu aimerais gueuler (mais pas fort parce que tu ne cries jamais en vérité) que c’est pas grave, que tu tiens quand même debout. Que ça passera un jour. Qu’en attendant tu t’éclates malgré tout. Qu’il y a même des gens qui te regardent avec les yeux qui brillent. Ou qui te mettent tellement à l’aise que tu laisses tomber les barrières faites d’autodérision et de jemenfoutisme que tu t’es fabriqué.
Et puis il y a eu gare du nord, le taxi, les lumières de Paris qui me sont familières. Et soudain je me suis souvenue. Que quand j’ai quitté la capitale j’avais quelqu’un à oublier.
Réussi.